Pour tous ceux qui aiment les Pyrénées, Sir Henry Russel mérite d’être connu. Ce Pyrénéiste du XIXème siècle a quelque chose de très attachant. Il a parcouru méthodiquement tout l’arc pyrénéen avec une passion particulière pour le Vignemale où il a fait creuser plusieurs grottes qui existent encore. Il a compilé toutes ses ascension dans l’ouvrage “Souvenirs d’un montagnard”. Bien sûr, on retrouve le style un peu emphatique de l’époque, mais à sa lecture, on reste étonné par cet enthousiasme d’enfant pour nos belles montagnes de la part d’un anglais. D’un naturel plutôt misanthrope, Sir Henry Russel nous régale de ses descriptions des guides qu’il embauche et des villages qu’il fréquente. Mais c’est en regardant sur une carte les distances et les dénivelés qu’il parcourt qu’on est le plus étonné. A l’époque, les routes ne s’enfonçaient pas aussi loin au cœur des vallées, mais Sir Henry Russel n’hésitait pas à marcher parfois plus de 24 heures pour faire un sommet. En voici un petit extrait
Si mes explorations ont été inutiles à la science, qu’on me permette de dire, pour ma défense, que c’est pour moi, et non pas pour les autres, que je m’y suis livré. C’était une vocation : je l’ai suivie. Je ne m’en repens pas, et c’est la main sur la conscience et sur le coeur que je puis m’écrier : qu’elles soient trois fois bénies, les heures et les années que j’ai passées dans ces régions sereines et lumineuses d’où l’on revient plus pur et plus heureux
Extrait de l’introduction des Souvenirs d’un montagnard de Sir Henry Russel Edition Mon Hélios